Où nous retrouvons Vincent Moon dans ses tribulations autour du Monde pour réaliser sa collection Petites Planètes, collection qui présente des musiciens filmés dans leur environnement... Si cet ancien réalisateur de la Blogothèque (les Concerts à Emporter, etc...) fait le tour du Monde, par souci de cohérence éditoriale, nous ne relayons que ses escales brésiliennes. Et encore, seulement certaines d'entre elles : le bonhomme est incroyablement prolifique ! La Petite Planète du jour se situe dans le Pernambouc, à Olinda, où il a filmé, en février dernier, Alessandra Leão et ses amis sur le terreiro de la Nação Xamba.
La Nação Xamba est une de ces nombreuses religions afro-brésiliennes très proches du candomblé. Elle est originaire de Maceió, dans l'état d'Alagoas, et fut fondée par son Babalorixá Artur Rosendo Pereira. Dans les années vingt, la Nação Xamba, victime des persécutions que la police infligeait aux lieux de culte afros, s'installa dans le Pernambouc. A Récife d'abord, puis à partir de1951 à Olinda. Où elle se trouve aujourd'hui encore, sur le terreiro Santa Bárbara - Ilê Axé Oyá Meguê.
Vincent Moon explique dans les quelques mots qui accompagnent son film qu'il avait envie de réaliser un travail sur le candomblé. Il était alors à Récife chez Alessandra Leão et l'idée germa qu'ils pourraient faire quelque chose ensemble à Xamba. En dehors d'un véritable rituel. Simplement, s'y retrouver. "Cela a commencé avec l'envie de faire quelque chose autour des traditions du candomblé. Pas pour filmer un rituel mais en organisant quelque chose d'autre, dans l'espace du candomblé, ici le magnifique terreiro Xamba. J'étais à Récife, dans le Nordeste du Brésil, j'étais chez Alessandra. Nous avons décidé d'inviter ses amis musiciens pour jouer et improviser pendant une heure des chansons religieuses. Et voici le résultat de notre propre rituel"*.
Alessandra Leão est une artiste de Récife qui creuse le sillon des musiques populaires du Pernambouc (coco, ciranda, etc...). Elle s'est faite connaître au sein du groupe Comadre Fulozinha. Sa musique s'appuie sur un tapis de percussions, des ilús, ces tambours sacrés que l'on trouve notamment dans le culte de Xangô du Pernambouc, joués mains nues sur les peaux, et d'étonnantes guitares électriques (ici absentes). Pas de batterie. Pour décrire la scène musicale à laquelle se rattache Alessandra Leão, les Anglais de Mais Um Discos ont choisi de parler de manguefolk. Genre dont elle serait la plantureuse reine. Isaar França ou Karina Buhr auraient autant mérité la couronne mais bon... Dois Cordões, son deuxième album sorti en 2009, a été produit par Caçapa, autre figure de cette scène de Récife. On y retrouve également Jorge du Peixe, Kiko Dinucci qui, pour l'anecdote, partageait la scène avec elle à Récife ces derniers jours, China ou Jr Black, ces deux derniers figurant sur la compilation Musica na Massa !, présenté ici il y a quelques jours.
Curieuse scène qu'a saisi Vincent Moon. Tout le monde est habillé de blanc, comme il se doit, mais le rituel n'est pas réellement religieux, à la différence des chants et des rythmes. Parmi les amis d'Alessandra, on retrouve Isaar França, Bongar, Cibelle, Helder Vasconcellos, Areia, Carlos Amarelo, Hugo Linns. Isaar est discrète et on s'étonne de retrouver ici Cibelle la fashionista.
Comme à son habitude, la caméra de Vincent Moon est nomade, elle accompagne les musiciens, est au milieu, tourne sur elle-même comme le danseur endiablé de ce film sur Xamba. Vincent Moon est littéralement embarqué aux côtés des musiciens qu'il rencontre, au cœur de ces instants saisis. La musique est mise en scène, le cadre est choisi pour que tout puisse se produire, pour que la spontanéité l'emporte sur le dispositif. Et, encore une fois, le charme opère, il parvient à nous plonger avec lui dans cette frénésie où l'enthousiasme collectif est palpable, où le plaisir de jouer et chanter crève l'écran. Bravo.
Alessandra Leão est une artiste de Récife qui creuse le sillon des musiques populaires du Pernambouc (coco, ciranda, etc...). Elle s'est faite connaître au sein du groupe Comadre Fulozinha. Sa musique s'appuie sur un tapis de percussions, des ilús, ces tambours sacrés que l'on trouve notamment dans le culte de Xangô du Pernambouc, joués mains nues sur les peaux, et d'étonnantes guitares électriques (ici absentes). Pas de batterie. Pour décrire la scène musicale à laquelle se rattache Alessandra Leão, les Anglais de Mais Um Discos ont choisi de parler de manguefolk. Genre dont elle serait la plantureuse reine. Isaar França ou Karina Buhr auraient autant mérité la couronne mais bon... Dois Cordões, son deuxième album sorti en 2009, a été produit par Caçapa, autre figure de cette scène de Récife. On y retrouve également Jorge du Peixe, Kiko Dinucci qui, pour l'anecdote, partageait la scène avec elle à Récife ces derniers jours, China ou Jr Black, ces deux derniers figurant sur la compilation Musica na Massa !, présenté ici il y a quelques jours.
Curieuse scène qu'a saisi Vincent Moon. Tout le monde est habillé de blanc, comme il se doit, mais le rituel n'est pas réellement religieux, à la différence des chants et des rythmes. Parmi les amis d'Alessandra, on retrouve Isaar França, Bongar, Cibelle, Helder Vasconcellos, Areia, Carlos Amarelo, Hugo Linns. Isaar est discrète et on s'étonne de retrouver ici Cibelle la fashionista.
Comme à son habitude, la caméra de Vincent Moon est nomade, elle accompagne les musiciens, est au milieu, tourne sur elle-même comme le danseur endiablé de ce film sur Xamba. Vincent Moon est littéralement embarqué aux côtés des musiciens qu'il rencontre, au cœur de ces instants saisis. La musique est mise en scène, le cadre est choisi pour que tout puisse se produire, pour que la spontanéité l'emporte sur le dispositif. Et, encore une fois, le charme opère, il parvient à nous plonger avec lui dans cette frénésie où l'enthousiasme collectif est palpable, où le plaisir de jouer et chanter crève l'écran. Bravo.
Le site des Petites Planètes
Spéciale dédicace à mon pote Cyril de Niteroi qui trouve que je ne parle pas assez des musiques du Pernambouc !
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* "It started with the desire to do something around the Candomblé traditions. Not filming a candomblé ritual, but organizing something else, in the space of candomblé - in this case, in the beautiful terreiro XAMBA. I was in Recife, in the north east of Brazil, staying at Alessandra's place. We decided to bring a lot of her musical friends to perform and improvise an hour of religous songs. Here is the result of our own ritual".