Il y a un an (le 16 août 2008, plus exactement), nous quittait Dorival Caymmi. Nous écrivions alors que son esprit nous avait, en quelque sorte, visité. J'avais en effet ressenti l'impérieuse envie d'écouter ses chansons, avant d'apprendre le lendemain qu'il venait de mourir.
Un an après donc, l'occasion de poursuivre les hommages à cette figure fondatrice de la musique brésilienne moderne. Justement, ces jours-ci, j'ai eu le plaisir de recevoir mon amie de Bahia Nadja Vladi, que je n'avais pas vu depuis 5 ans, distance oblige. Elle est la rédac'-chef de Muito, le supplément hebdomadaire du quotidien de Salvador A Tarde. Et évidemment, la dernière édition du magazine commémorait dignement l'événement. On pouvait ainsi lire les témoignages de proches de Caymmi : sa fille Nana, Paloma, celle de Jorge Amado, Moraes Moreira, l'ancien leader des Novos Baianos, qui lui dédie un poème (bof, le poème...), João Ubaldo Ribeiro, le romancier auteur notamment de Sergent Getúlio ou du Sourire du Lézard, ou encore le fils d'un pêcheur cité dans la chanson "A jangada voltou só". Pour ceux qui lisent le portugais...
Après la fraîcheur du Mont-Lozère, un œil sur la transhumance des moutons, les mains pleines de myrtilles et framboises, cueillies sur les bords des chemins forestiers, retour à la canicule. Au retour de cette petite escapade coupée de l'actualité, nous avons tout de suite pu constater que les pantalonnades n'ont pas connu la trêve estivale.
Le Prix International Ubu 2009 vient en effet d'être décerné par son jury à la Ville de Morlaix, après que son maire (UMP, pardi !) ait décidé de faire poser un grillage autour d'un arbre du centre ville pour ne pas que les SDF puissent s'y retrouver.
Madame le Maire Agnès Le Brun par sa décision porte également à son plus haut niveau l'art de la pantalonnade.
Pour plus d'infos et une interview de François Quernest, président du jury, un article des Inrocks...
C'est toujours l'été. Certains d'entre vous rentrent pourtant déjà de vacances. La plage est loin. Je ne vais pas vous narguer en disant que la mer est proche d'ici. Au contraire, pour soigner votre saudade, je vous offre un extrait de Copacabana Palace, nanar italien de 1962, qui montre les plaisirs de la plage avec un charme rétro qui nous fait oublier qu'il s'agit probablement d'un très mauvais film. Précisons que l'intérêt vaut surtout pour son casting all-stars : Tom Jobim, João Gilberto et Luiz Bonfá. Chacun sérénadant auprès de sa belle, pendant que Luiz Bonfá trouve même le temps de pêcher. Sur la fin, la femme du personnage interprété par Jobim le surprend en sa douce compagnie, sans qu'il se démonte. J'avoue que j'aurais été curieux de voir la suite pour savoir comment il parvient à lui faire avaler pareille couleuvre.
Enfin, voilà, vamos pour la bossa nova à la plage...
Ca vous arrive souvent de voir une légende vivante en vrai ? Pas moi. J'étais donc très curieux d'aller assister au set d'Afrika Bambaataa, programmé lors de la 5e édition du festival Electromind. A l'automne, nous avions consacré une émission de Goutte de Funk aux 35 ans de la Zulu Nation. L'événement semblait alors si loin de Montpellier que nous n'imaginions pas le voir dans nos parages. Annoncé à l'affiche du festival, nous n'allions donc pas rater son passage. Sans pour autant en attendre grand chose, soyons franc.
S'il passait bien sur la grande scène, l'horaire indiquait pourtant clairement qu'il n'était pas la tête d'affiche : 20h30, quand Carl Cox était annoncé à 4 du mat' ! Il y a quelque chose d'ingrat à se produire sur scène alors même que la nuit n'est pas encore tombée. Et c'est le sort qui était pourtant réservé au fondateur de la Zulu Nation. Une foule clairsemée qui devait tout ignorer de l'importance de cet homme. Rien moins qu'un des acteurs majeurs de la culture mondiale de la deuxième moitié du XXe siècle, celui qui fit passer le hip-hop du local à l'universel.
Retour à la réalité. Afrika Bambaataa aux platines, juste assisté de deux MCs. Le maître la joue sobre : t-shirt, casquette et lunettes, noir, noire, noires. Pourtant derrière cette simplicité, la légende est comme on se l'imagine. D'une placidité minérale. Un masque d'impassibilité derrière lequel, tout juste, pourrons nous deviner une vague esquisse de sourire, ou des lèvres qui miment les paroles de Michael lors du tribute à ce dernier à la toute fin de son set...
Afrika Bambaataa nous proposait ce soir son Musical Journey, un voyage musical qui nous aura baladé de "Jump Around" en "Jungle Boogie", deux titres qui servent toujours dès lors qu'il s'agit de faire décoller une soirée et inciter les convives à rejoindre le dancefloor. Deux titres justement qu'avait joué notre DJ divergent, Jo Romano, l'auteur de la mixtape qu'il envoie chaque semaine sur nos ondes, lors d'une fête récente avec cette même intention. Afrika Bambaataa a tous les droits, une légitimité qui l'autorise à jouer tout ce qui lui chante. L'itinéraire balisé de ce soir ne fait après tout que perpétuer le message d'universalité de la Zulu Nation.
Derrière pour continuer encore de glorieux anciens. Naughty By Nature qui attaqua d'entrée avec, je vous le donne en mille, son "OPP" des familles. Je me rappelle certes de l'impact qu'avait eu leurs débuts mais, tout culte qu'ils soient, on peut se demander s'il n'aurait pas été plus intéressant d'offrir à la scène hip-hop, minoritaire sur cette manifestation, un talent plus frais, surtout quand on voit la pénurie de concerts rap dignes de ce nom dans la région.
Et, de toutes façons, comme vous n'êtes peut-être pas sans l'ignorer, l'édition 2009 d'Electromind a très mal viré dès lors que la pluie a incité les organisateurs à tout arrêter. Ce qui a déclenché pagaille, émeute, polémique. Un sacré gâchis.
Quelques images de l'événement trouvées sur la toile...