mercredi 28 décembre 2011

"Xirley" et les meilleures vidéos de 2011


Fin décembre, vient le temps des bilans et l'occasion de se rappeler nos coups de cœur. Avant les sélections musicales, un coup d'œil sur nos vidéos préférées parce que désormais l'image accompagne presque toujours le son. Pour les blogueurs, YouTube ou Vimeo sont des opportunités extraordinaires de faire partager la musique que l'on aime. Cela peut même devenir une solution de facilité, un truc de gros feignant. On copie le code pour que la vidéo soit embedded et pof, ça fait un post en deux coups de cuiller à pot. Mais sur l'Elixir, on n'est pas comme ça. On essaie au moins de présenter les choses et l'artiste. C'est quand même la moindre des choses. Par contre, proposer sa sélection de l'année, ça, je l'avoue, c'est un peu paresseux.

Alors, si rien ne m'a autant enthousiasmé que, l'an dernier, le "Tightrope" de Janelle Monae qui est probablement la vidéo que j'ai vu le plus grand nombre de fois de toute ma vie, cette année ma vidéo préférée, c'est "Xirley" de Gaby Amarantos.

Gaby Amarantos, "Xirley", par Priscilla Brasil

Nous l'avions annoncé, avec Gaby Amarantos, la "Muse de la tecnobrega", c'est une tornade de qui allait frapper le Brésil. On attend la suite avec la sortie de son "vrai" premier album.

Ce petit film réalisé par Priscilla Brasil raconte une histoire. Il raconte en plusieurs tableaux l'ascension vers la gloire d'une chanteuse partie de tout en bas de l'échelle. Très autobiographique et ironique. Le décor et les tenues changent mais, toujours dans un coin, tout aussi kitsch que le reste, la petite statue de Nossa Senhora de Nazaré à qui Gaby voue un culte.

Si "Xirley" est mon clip préféré, c'est parce qu'il donne la pêche. Vous le regardez et vous avez envie de tout écarter sur votre passage comme la tornade Gaby !

Présenté ici le 20 octobre...


Carlinhos Brown dans les Petites Planètes, par Vincent Moon
et
dom & Kiko Dinucci, "Ciranda Para Janaína", par Jeremiah

Il y a désormais une école Blogothèque dès lors qu'il s'agit de filmer la musique quand elle se joue. Il s'agit d'être au cœur de l'action et de tourner autour des musiciens, voire de tourner sur soi-même pour saisir un panorama à 360° du lieu. Dit comme ça, ça n'a l'air de rien mais avec le talent de ces jeunes réalisateurs, c'est une véritable tentative d'immersion du spectateur sur le lieu de l'action. J'ai cru voir que la collection Ocora fondée par Charles Duvelle était une influence pour Vincent Moon. Ces enregistrements sont de véritables référence en matière d'ethnomusicologie et d'enregistrements de terrain. Charles Duvelle allait sur le terrain mais pour rendre compte de la dynamique de leur exécution, accompagnant souvent une cérémonies, des danses, etc., ne posait pas ses micros mais les déplaçait discrètement afin d’être toujours au cœur de l’action. Vincent Moon, Jeremiah et les autres réalisateurs issus de la Blogothèque semblent avoir adopté ce principe et transposé dans leur cinéma musical. En voici les deux exemples que j'ai préférés cette année.

Tourné dans son studio de l'Ilha dos Sapos, dans le Candéal, le film consacré à Carlinhos Brown par Vincent Moon, est une tournerie funk imparable. Avec Brown, quand ça commence à jouer, ça chauffe très vite ! La collection Petites Planètes qui conduit Vincent Moon à faire le tour du monde pour rencontrer des musiciens dans leur environnement est un projet magnifique. Réalisé sous licence Creative Commons et n'existant que grâce à vos dons !

Présenté le 25 mai...


Quand Jeremiah filme Dominique Pinto, aka dom (sa chérie) et Kiko Dinucci interprétant "Ciranda Para Janaína" sur un balcon, au vingt-quatrième étage d'un immeuble de São Paulo, il saisit un moment de grâce intimiste alors que le crépuscule tombe sur la ville.

Présenté le 30 novembre...


Criolo, "Subirusdoistiozin" par Tom Stringhini

OK,  Criolo est la révélation de l'année au Brésil, on l'a déjà dit et répété. Mais il illustre l'importance pour un artiste qui propose son album en téléchargement gratuit d'avoir des clips soignés, de véritables petits films, afin d'être en rotation sur MTV ou abondamment regardé sur YouTube car ce qui compte, c'est désormais de se faire une notoriété et multiplier les concerts.

Avec "Subirusdoistiozin", Tom Stringhini réalise une belle reconstitution, un film "en costumes" des années 80. Avec le grain de l'image qui va avec. Un retour au temps de l'enfance de Criolo et les époques qui se succèdent jusqu'à aujourd'hui autour de l'échoppe d'un coiffeur...

Présenté le 31 août...


Madvillain, "Strange Ways", par JYB (Jean-Yves Blanc)

Pour être franc, je ne suis allé que deux fois au cinéma cette année. Pour voir Rio et Tintin. Et même si c'était pour accompagner mes enfants, j'ai me suis bien régalé. Depuis Shrek, j'adore les films d'animation en images de synthèse. Mais j'aime aussi beaucoup le hand-made. Et les imperfections qui vont avec. Le côté bricolo hyper-inventif d'un Michel Gondry. Ou le soin obsessionnel d'un Nick Park à confectionner ses personnages en pâte à modeler et ses décors. Jean-Yves Blanc, aka JYB, est un de ces passionnés méticuleux. Cela déjà quelques années qu'il sculpte les figures du hip hop et du funk en pâte à modeler. Ici, avec son matériau habituel, il a réalisé "Strange Ways", un titre de l'album Madvillain, un classique instantané du rap, l'œuvre de Madlib et MF Doom. Dans le cadre d'un concours organisé par le label Stones Throw qui invitait les vidéastes amateurs à illustrer un titre de leur choix du catalogue. Et vous savez-vous, il n'a même pas fini premier, quelle injustice !

Présenté le 22 septembre...

1 commentaire:

  1. Youtube est finalement devenu rien moins que le plus grand jukebox du monde.
    Cela dit, il existe de nombreux lieux pour publier des films de tout type (musique, cascades, chatons trop mignons...)

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