De deux choses l'une. Soit vous vous dites : sympa, le Dr. Funkathus nous offre là presque une heure de concert de Susheela Raman, génial, généreux, super ! Soit vous vous dites : il s'est pas cassé la nénette à se contenter de copier-coller le lien d'intégration de la vidéo. Et vous aurez raison, dans un cas comme dans l'autre. Mais si je m'autorise cette paresse, quoi de plus simple que de mettre une vidéo en ligne sur son blog ?, c'est parce que j'ai justement vu Susheela Raman sur scène dans cette même configuration, simplement accompagnée de son mari Sam Mills à la guitare et d'Aref Durvesh aux tablas. Et que ce fut une expérience à la fois intime et intense.
Je l'ai vu en concert il y a environ cinq ans, ici à Montpellier, salle Victoire 2. Elle repassait vendredi dernier, 5 février, même lieu, mais je ne suis pas retourné la voir. Peut-être préférais-je rester sur le souvenir de ce concert si réussi plutôt que de me confronter au risque de la déception ? Pourtant quand elle monta sur scène ce jour-là, seulement accompagnée de Sam Mills et Aref Durvesh, je me fis d'abord la réflexion que c'était vraiment la crise du disque pour qu'une artiste jouissant d'une telle notoriété, se produise sur scène dans une formation si réduite. Je me trompais complètement. Car c'est justement dans pareille configuration qu'un artiste donne le meilleur de lui-même. Ici, pas moyen de tricher, de se cacher derrière un groupe ou la technique. Il faut assurer, dans la plus simple et authentique des funky ways. D'ailleurs quelle surprise de découvrir une aussi belle femme se présenter ainsi, dépourvue du moindre atours sexy. Limite habillée comme un sac, arquant les jambes pour une meilleure respiration, jamais Susheela Raman ne sacrifie son art au profit de la séduction. Sa musique très personnelle se construit avec cohérence à partir d'influences hétéroclites : chant carnatique millénaire, ambiance folk et énergie rock. Et justement parce que cette musique est si personnelle, synthèse de ses origines, de son parcours de vie, de ses goûts et ses rencontres, elle incarne une approche world au sens noble du terme. Ce soir-là, entre moments très apaisés et d'autres qui partaient dans des montées acoustico-technoïdes, Susheela Raman imposait une présence chaleureuse, conversant ce qu'il faut avec le public pour créer ce climat d'intimité qui laisse de grands souvenirs, le genre de concert qui nous font souhaiter une longue carrière à ces artistes. Même si je n'ai les CDs que ses deux premiers albums et que je ne les ai pas écoutés depuis longtemps et que je n'ai prêté qu'une oreille distraite aux suivants, elle a gagné mon total respect.
Si le copier-coller est une flemme, alors du fin fond de mon incommensurable flemme, parfois aussi vaste qu'un continent, mais déjà arpenté de long en large, je n'oublie pas de remercier Mondomix et Arte de mettre en ligne pareil moment de musique sans frime ni faux-semblants... Un concert enregistré il y a seulement trois jours, mardi 8 février. Les Parisiens peuvent noter qu'elle sera à la Maroquinerie le 9 mars prochain, cette fois-ci avec un groupe plus étoffé.
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