Monsieur T,
Je me vois au regret de vous prévenir que demain vendredi, je ne pourrai pas assister à votre concert, salle Victoire. En effet, j'ai déchiré au genou le pantalon que j'avais prévu de porter ce jour-là, histoire d'être raccord, en harmonie avec vous sur scène. Rapport à votre uniforme de rigueur. J'estime en effet que certains moments méritent de prendre une dimension, je dirais presque rituelle... Aussi me vois-je mal, sans mon bleu de Chine, prendre part à un événement qui promet d'être aussi fraternellement joyeux.
Ces bleus de Chine sont aussi mon premier souvenir de Marseille. Âgé d'une petite vingtaine d'années, j'arrivais de la gare pour prendre le bateau, sans escale, sans prendre le temps hélas de découvrir la ville et, partout aux abords du port, je ne voyais que des pépés ainsi tout de bleu vêtus. Comme si le bleu de Chine était l'indispensable costume local. Pendant longtemps, jusqu'à les user, et même si je n'ai jamais été un manuel, j'ai porté les bleus de mon grand-père, même si la manche m'arrivait au coude. Ensuite, habitant entre Belleville et Ménilmontant, il coulait de source que le premier bleu que j'aie acheté soit de Chine. Et, parenthèse, c'est avec stupéfaction que j'ai cru comprendre en lisant Vibrations (n°128) que vous-même, Moussu T, aka Tatou, étiez né à Paris et n'aviez rejoint le Midi qu'à l'âge de dix-sept ans. J'en demeure perplexe, voyez-vous... Car ce putain d'accent, qui fait partie de la musique de Moussu, au même titre que les mélodies et tout le reste, est sacrément prononcé. Auriez-vous pris des cours intensifs ou Vibrations s'est-il trompé ?
Et question d'accent, rétablissons les choses : si à Paris, on parle avec l'accent pointu, à Paname, on parle avec l'accent parigot. Alors, malgré les grands écarts géographiques, il y a aura toujours plus en commun entre ceux qui se reconnaissent dans la culture de leurs faubourgs que dans celle des beaux quartiers. Qu'ils soient de Paris ou de Marseille. Et vu d'ici, Montpellier, où la culture populaire n'a jamais atteint le même rayonnement, on ne peut que se sentir de fortes affinités avec votre musique made in La Ciotat. D'autant que je tiens mon goût pour la chanson marseillaise de mon papé, ce grand-père dont je récupérais les bleus. Un titi de Figuerolles, faubourg très populaire de Montpellier, grand amateur de Vincent Scotto et d'Alibert, son gendre, et qui se réjouissait, en arrivant à Paris en quête de travail, de pouvoir y écouter tous les derniers morceaux des artistes marseillais, probablement sur un bussophone, l'ancêtre français du juke-box.
Je suis très content, Monsieur T, car j'ai gagné Putan de Cançon, votre nouvel album, en participant à un quizz sur Le-Goûter.com, le site du "collègue" Sly... J'y retrouve tout ce que j'aime dans votre musique... Notamment une verve dans les paroles qui restitue à merveille la gouaille de l'oralité. La dominante acoustique donne toujours sa couleur à la musique de Moussu T e Lei Jovents. Et c'est toujours le banjo de Blu qui incarne l'identité instrumentale du projet, quant aux percussions, grâce à Jamilson, elles confèrent une fluidité toute brésilienne aux rythmes du groupe. Lequel a aussi quelque peu "musclé son jeu" avec guitare, basse et batterie, heureusement sans se dénaturer.
Qu'importe mon absence au concert, demain soir, j'écouterai au moins une fois dans la soirée Putan de Cançon. Je lèverai mon verre plusieurs fois en écoutant "Comme 2 Mouches" où l'on y fête les bonheurs de l'ivresse, parce que l'alcool "c'est marrant car ça te rend à la fois souple et bouléguant" ! On s'affirmera contre tout formatage, on chantera notre indépendance sur l'air d' "Empêche-Moi" :
Je me vois au regret de vous prévenir que demain vendredi, je ne pourrai pas assister à votre concert, salle Victoire. En effet, j'ai déchiré au genou le pantalon que j'avais prévu de porter ce jour-là, histoire d'être raccord, en harmonie avec vous sur scène. Rapport à votre uniforme de rigueur. J'estime en effet que certains moments méritent de prendre une dimension, je dirais presque rituelle... Aussi me vois-je mal, sans mon bleu de Chine, prendre part à un événement qui promet d'être aussi fraternellement joyeux.
C'est promis, lors de votre prochain passage montpelliérain, j'aurai racheté un bleu de Chine. Et, même si mon pied est récemment sorti par le genou du pantalon, soulignons la résistance de l'étoffe : cela faisait déjà une douzaine d'années que je le portais. D'ailleurs, on sait bien que cet ensemble, que l'on acquiert pour une très modique somme, a besoin de nombreuses lessives avant d'acquérir toute sa souplesse et sa patine, avant que l'indigo ne se délave pour atteindre sa belle teinte.
Ces bleus de Chine sont aussi mon premier souvenir de Marseille. Âgé d'une petite vingtaine d'années, j'arrivais de la gare pour prendre le bateau, sans escale, sans prendre le temps hélas de découvrir la ville et, partout aux abords du port, je ne voyais que des pépés ainsi tout de bleu vêtus. Comme si le bleu de Chine était l'indispensable costume local. Pendant longtemps, jusqu'à les user, et même si je n'ai jamais été un manuel, j'ai porté les bleus de mon grand-père, même si la manche m'arrivait au coude. Ensuite, habitant entre Belleville et Ménilmontant, il coulait de source que le premier bleu que j'aie acheté soit de Chine. Et, parenthèse, c'est avec stupéfaction que j'ai cru comprendre en lisant Vibrations (n°128) que vous-même, Moussu T, aka Tatou, étiez né à Paris et n'aviez rejoint le Midi qu'à l'âge de dix-sept ans. J'en demeure perplexe, voyez-vous... Car ce putain d'accent, qui fait partie de la musique de Moussu, au même titre que les mélodies et tout le reste, est sacrément prononcé. Auriez-vous pris des cours intensifs ou Vibrations s'est-il trompé ?
Et question d'accent, rétablissons les choses : si à Paris, on parle avec l'accent pointu, à Paname, on parle avec l'accent parigot. Alors, malgré les grands écarts géographiques, il y a aura toujours plus en commun entre ceux qui se reconnaissent dans la culture de leurs faubourgs que dans celle des beaux quartiers. Qu'ils soient de Paris ou de Marseille. Et vu d'ici, Montpellier, où la culture populaire n'a jamais atteint le même rayonnement, on ne peut que se sentir de fortes affinités avec votre musique made in La Ciotat. D'autant que je tiens mon goût pour la chanson marseillaise de mon papé, ce grand-père dont je récupérais les bleus. Un titi de Figuerolles, faubourg très populaire de Montpellier, grand amateur de Vincent Scotto et d'Alibert, son gendre, et qui se réjouissait, en arrivant à Paris en quête de travail, de pouvoir y écouter tous les derniers morceaux des artistes marseillais, probablement sur un bussophone, l'ancêtre français du juke-box.
Je suis très content, Monsieur T, car j'ai gagné Putan de Cançon, votre nouvel album, en participant à un quizz sur Le-Goûter.com, le site du "collègue" Sly... J'y retrouve tout ce que j'aime dans votre musique... Notamment une verve dans les paroles qui restitue à merveille la gouaille de l'oralité. La dominante acoustique donne toujours sa couleur à la musique de Moussu T e Lei Jovents. Et c'est toujours le banjo de Blu qui incarne l'identité instrumentale du projet, quant aux percussions, grâce à Jamilson, elles confèrent une fluidité toute brésilienne aux rythmes du groupe. Lequel a aussi quelque peu "musclé son jeu" avec guitare, basse et batterie, heureusement sans se dénaturer.
Qu'importe mon absence au concert, demain soir, j'écouterai au moins une fois dans la soirée Putan de Cançon. Je lèverai mon verre plusieurs fois en écoutant "Comme 2 Mouches" où l'on y fête les bonheurs de l'ivresse, parce que l'alcool "c'est marrant car ça te rend à la fois souple et bouléguant" ! On s'affirmera contre tout formatage, on chantera notre indépendance sur l'air d' "Empêche-Moi" :
"Puisque la mode est à la pensée unique
Puisque la mode est à l'uniformisation
Puisqu'il y a toujours quelqu'un qui t'explique
Que tu n'es pas dans la bonne direction
Je voudrais dire sans me prendre la tête
Je voudrais dire en gardant mon sang froid
Je voudrais dire : 'va-t-en compter les mouettes'
Je voudrais dire : 'empêche moi d'être moi' "
Et ce soir-là, à ma "moitié d'orange", ce n'est pas "Oh mon amour, franchement je vais te dire : t'es bien pire qu'un fichu ouragan" que j'aurai envie de fredonner, mais plutôt "quand je la vois je fonds"...
PS : Il y a là une coïncidence en ce jour du 22 octobre, qui vous aura probablement échappé : c'est le jour des "Messieurs". En effet, si je n'avais pas eu ce problème de pantalon, sans l'ombre d'un doute, je serais venu assister au concert de Monsieur T, aka Moussu T. Mais si j'avais été à Paris, j'aurais brûlé d'envie d'aller écouter Monsieur Georges, aka Seu Jorge, à la Cigale (la seule cigale de Paris, mon bon monsieur, qui chante même au cœur de l'hiver).
Merci Dr, ça boulégue bien ici
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