Comment sortir un instrument du contexte très particulier auquel il est associé ? Tel semble être le défi de Robertinho Barreto quand il s'est lancé dans le projet Baiana System. L'instrument en question est la guitare bahianaise et son album en fait le point d'ancrage d'une bande son qui mêle les sonorités électro-dub au langage percussif du cru.
La guitarra baiana est un instrument original dont l'histoire est intrinsèquement liée à celle du Carnaval de Salvador de Bahia et à l'invention de ses fameux trios elétricos. A l'origine, deux musiciens, Dodô (Antonio Adolfo Nascimento) et Osmar Macedo, férus d'électroniques, cherchent à amplifier les instruments à cordes. C'est dans les années quarante qu'ils mettent au point un premier prototype, connu sous le nom de pau elétrico, conçu sur le modèle de la mandoline, et en adoptant l'accordage.
En 1950, ils sont fin prêts et défilent pour le Carnaval à bord de leur vieille Ford 1929, en jouant des frevos amplifiés. L'année suivante, en 1951, c'est avec l'arrivée de Temístocles Aragão que l'on commence à utiliser le terme de trio elétrico. Ce premier instrument de nos luthiers Dodô et Osmar servira de brouillon à ce qui allait devenir la guitarra baiana, la guitare bahianaise.
A côté des blocos, la formule du Trio Elétrico allait devenir la marque du carnaval bahianais, même si aujourd'hui ce sont d'énormes semi-remorques qui se promènent sur le parcours festif qui traverse la ville en crachant les décibels à tout va. La guitarra baiana a elle aussi évolué. Armandinho, fils d'Osmar (et frère de Rita des Femmouzes T toulousaines), y ajoute une cinquième corde pour développer les graves.
C'est ce petit instrument à cinq cordes que s'est ré-approprié Robertinho Barreto. Membre du groupe rock soteropolitano Lampirônicos, Barreto construit autour de sa petite guitare tout un univers où le frevo est sous-tendu de dub, où le "roulis charnel" des guitares de la rumba sauce bahianaise vient animer la fête - n'y manque plus qu'un sébène, et où même un sitar vient, une fois, se joindre au projet... On retrouve également quelques invités de marque pour donner de la voix : le rappeur BNegão, le très brillant Lucas Santtana (longuement évoqué en nos colonnes), Gerônimo, figure historique des musiques noires bahianaises, ou Russo Passapusso, prometteur jeune artiste.
A l'arrivée, c'est une belle réussite où la guitarra baiana est tout sauf un gadget. En fait, on l'oublie presque, c'est juste une guitare lead qui virevolte avec autorité au gré des morceaux. Avec Baiana System, le trio elétrico, que l'on pourrait en termes génériques décrire comme un sound system, y est confronté à sa version psyché-dub. Une illustration de ce que la jeune scène musicale bahianaise sait faire de meilleur, une musique où les percussions posent les bases sur lesquelles toute les libertés sont possibles, formidable matrice rythmique qui autorise toutes les audaces.
"Novíssima guitarra baiana", un article de mon amie Nadja Vladi pour la Revista Muito.
En 1950, ils sont fin prêts et défilent pour le Carnaval à bord de leur vieille Ford 1929, en jouant des frevos amplifiés. L'année suivante, en 1951, c'est avec l'arrivée de Temístocles Aragão que l'on commence à utiliser le terme de trio elétrico. Ce premier instrument de nos luthiers Dodô et Osmar servira de brouillon à ce qui allait devenir la guitarra baiana, la guitare bahianaise.
A côté des blocos, la formule du Trio Elétrico allait devenir la marque du carnaval bahianais, même si aujourd'hui ce sont d'énormes semi-remorques qui se promènent sur le parcours festif qui traverse la ville en crachant les décibels à tout va. La guitarra baiana a elle aussi évolué. Armandinho, fils d'Osmar (et frère de Rita des Femmouzes T toulousaines), y ajoute une cinquième corde pour développer les graves.
C'est ce petit instrument à cinq cordes que s'est ré-approprié Robertinho Barreto. Membre du groupe rock soteropolitano Lampirônicos, Barreto construit autour de sa petite guitare tout un univers où le frevo est sous-tendu de dub, où le "roulis charnel" des guitares de la rumba sauce bahianaise vient animer la fête - n'y manque plus qu'un sébène, et où même un sitar vient, une fois, se joindre au projet... On retrouve également quelques invités de marque pour donner de la voix : le rappeur BNegão, le très brillant Lucas Santtana (longuement évoqué en nos colonnes), Gerônimo, figure historique des musiques noires bahianaises, ou Russo Passapusso, prometteur jeune artiste.
A l'arrivée, c'est une belle réussite où la guitarra baiana est tout sauf un gadget. En fait, on l'oublie presque, c'est juste une guitare lead qui virevolte avec autorité au gré des morceaux. Avec Baiana System, le trio elétrico, que l'on pourrait en termes génériques décrire comme un sound system, y est confronté à sa version psyché-dub. Une illustration de ce que la jeune scène musicale bahianaise sait faire de meilleur, une musique où les percussions posent les bases sur lesquelles toute les libertés sont possibles, formidable matrice rythmique qui autorise toutes les audaces.
"Novíssima guitarra baiana", un article de mon amie Nadja Vladi pour la Revista Muito.
Bonjour
RépondreSupprimerMerci de m'avoir retrouvé.
La passerelle est jetée vers ton blog.
Bonne continuation
Essentially the Flex belt is
RépondreSupprimera belt you strap on around your waist and 3 particularly placed pads are what assistance contract your abs.