C'est auréolé du succès de son premier album que Ben l'Oncle Soul s'apprête à donner son concert montpelliérain. Ca fait d'ailleurs deux mois qu'il annonce complet. Parmi ses mérites, n'est-ce pas, à travers lui, la rivalité historique Stax / Motown qui se trouverait aplanie ? A moins que cette indistinction ne soit qu'une coïncidence commerciale...
Comme son nom l'indique, on aura compris que le jeune homme se dédie à faire (re)vivre la musique soul en nos contrées, presque un challenge en soi. Alors si on veut s'inspirer de l'original américain pour évoquer l'artiste et sa musique, il faut en passer par la case très concrète du palmarès dans les charts. En effet, Outre-Atlantique, dès qu'une biographie est consacrée à artiste soul, c'est un passage obligé que de suivre sa carrière à l'aune de sa progression dans les charts. Avec toujours en parallèle l'évolution sur ces deux tableaux que sont les charts R&B et les charts pop. Nous n'avons point cette distinction en France, nous nous contentons du Top 50. Et notre ami Ben l'Oncle Soul cartonne effectivement pas mal. Son album vient de faire un saut de dix places pour se hisser dans le Top 10. Je précise qu'il figure dans le Top Albums et n'est pas porté un tube puisqu'aucun de ses titres ne figure dans le Top Singles, classement qui est, vous l'avouerez, franchement cramoisi, avec la beaufitude triomphante de René la Taupe en tête des ventes. La France n'est peut-être pas un pays de football, elle n'est assurément pas non plus un pays de musique*.
Vu d'ici, en même temps qu'on supprime ces doubles charts, on abolit dans la foulée la vieille rivalité historique entre Stax et Motown. En effet, si comme en témoigne sa reprise de "Soul Man", sa musique sonne plutôt Stax (en moins brut et plus lisse, bien sûr), Ben l'Oncle Soul est signé chez Motown France, cherchez l'erreur ! Allez, ne jouons pas les puristes. Après tout, même Jerry Wexler qui, avec Atlantic, distribuait les disques Stax, confessait que leur musique était fréquemment qualifiée de "Motown Music" par le grand public ! : "les gens entendent Wilson Pickett et ils pensent Motown (...) Il n'y a que les vrais amateurs qui sachent faire la distinction"**.
Il faut donc simplement se réjouir que la soul trouve en Ben l'Oncle Soul le véhicule adéquat pour aller toucher le grand public en France. En tout cas, avec un artiste digne de ce nom qui parvient à être à la fois rétro sans être passéiste. Honorer les classiques tout en donnant un traitement soul à des titres plus récents ("Seven Nation Army", "Barbie Girl", etc...), serait-ce son "John Peelism" (cf. l'interview de DJ Shadow, ici même avant-hier), une façon d'embrasser le présent tout en l'inscrivant dans une tradition ? Bien sûr, si je théorise, c'est à la blague : pas besoin d'aller chercher si loin. Notre Tonton Soul est enthousiaste et fresh, que demander de plus si ce n'est une place pour le concert ? Mais si, sur ce coup-là, je n'ai pas senti venir le sold-out, je me consolerais très vite avec Push Up!, prochainement en Cosmic Groove Session dans les parages.
Comme son nom l'indique, on aura compris que le jeune homme se dédie à faire (re)vivre la musique soul en nos contrées, presque un challenge en soi. Alors si on veut s'inspirer de l'original américain pour évoquer l'artiste et sa musique, il faut en passer par la case très concrète du palmarès dans les charts. En effet, Outre-Atlantique, dès qu'une biographie est consacrée à artiste soul, c'est un passage obligé que de suivre sa carrière à l'aune de sa progression dans les charts. Avec toujours en parallèle l'évolution sur ces deux tableaux que sont les charts R&B et les charts pop. Nous n'avons point cette distinction en France, nous nous contentons du Top 50. Et notre ami Ben l'Oncle Soul cartonne effectivement pas mal. Son album vient de faire un saut de dix places pour se hisser dans le Top 10. Je précise qu'il figure dans le Top Albums et n'est pas porté un tube puisqu'aucun de ses titres ne figure dans le Top Singles, classement qui est, vous l'avouerez, franchement cramoisi, avec la beaufitude triomphante de René la Taupe en tête des ventes. La France n'est peut-être pas un pays de football, elle n'est assurément pas non plus un pays de musique*.
Vu d'ici, en même temps qu'on supprime ces doubles charts, on abolit dans la foulée la vieille rivalité historique entre Stax et Motown. En effet, si comme en témoigne sa reprise de "Soul Man", sa musique sonne plutôt Stax (en moins brut et plus lisse, bien sûr), Ben l'Oncle Soul est signé chez Motown France, cherchez l'erreur ! Allez, ne jouons pas les puristes. Après tout, même Jerry Wexler qui, avec Atlantic, distribuait les disques Stax, confessait que leur musique était fréquemment qualifiée de "Motown Music" par le grand public ! : "les gens entendent Wilson Pickett et ils pensent Motown (...) Il n'y a que les vrais amateurs qui sachent faire la distinction"**.
Il faut donc simplement se réjouir que la soul trouve en Ben l'Oncle Soul le véhicule adéquat pour aller toucher le grand public en France. En tout cas, avec un artiste digne de ce nom qui parvient à être à la fois rétro sans être passéiste. Honorer les classiques tout en donnant un traitement soul à des titres plus récents ("Seven Nation Army", "Barbie Girl", etc...), serait-ce son "John Peelism" (cf. l'interview de DJ Shadow, ici même avant-hier), une façon d'embrasser le présent tout en l'inscrivant dans une tradition ? Bien sûr, si je théorise, c'est à la blague : pas besoin d'aller chercher si loin. Notre Tonton Soul est enthousiaste et fresh, que demander de plus si ce n'est une place pour le concert ? Mais si, sur ce coup-là, je n'ai pas senti venir le sold-out, je me consolerais très vite avec Push Up!, prochainement en Cosmic Groove Session dans les parages.
* Le fait que quand je commence à taper "Ben" sur Google, m'apparaisse en première réponse Ben Arfa plutôt que l'Oncle Soul, signifierait-il que nous sommes malgré tout plus un pays de football que de musique, je vous en laisse juge ? Exception faite de la chanson "à thèmes" ( ;-)), bien sûr !
** "Nowadays it takes people with more of an acute consciousness to distingush between Motown and all of our music : early Atlantic, southern Atlantic, Memphis, Muscle Shoals, Miami. Which was closer to the root. (...) But it didn't get us the fantastic global recognition that Motown got. People hear Wilson Pickett today and they think, "Motown" (...) It's the best measure of how much Berry Gordy accomplished. It takes people who are true fans - not just listeners - to have the energy and the drive to make that distinction" (David Simons, Studio Stories, BackBeat Books, 2004, pp. 107-108).
** "Nowadays it takes people with more of an acute consciousness to distingush between Motown and all of our music : early Atlantic, southern Atlantic, Memphis, Muscle Shoals, Miami. Which was closer to the root. (...) But it didn't get us the fantastic global recognition that Motown got. People hear Wilson Pickett today and they think, "Motown" (...) It's the best measure of how much Berry Gordy accomplished. It takes people who are true fans - not just listeners - to have the energy and the drive to make that distinction" (David Simons, Studio Stories, BackBeat Books, 2004, pp. 107-108).
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