Je suis devenu abonné au ratage de concerts. Après The Dø, il y a environ un mois, c'est Chinese Man que j'ai renoncé à aller voir sur la scène du Rockstore. Et cette semaine va être terrible, pour cause de week-end pascal, je ne pourrai profiter du passage montpelliérain de l'Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou, vendredi 22, et de Brass Construction, le lendemain. Si j'ajoute que la Laiterie qui proposait des concerts gratuits a été ravagée par un incendie, ça fait cher le mois d'avril !
Concernant Chinese Man, j'avais coché la date depuis quelques semaines mais restais réticent : la perspective de débourser 20€ pour se retrouver devant un collectif de DJs sans musiciens incitait à y réfléchir à deux fois. Comprenez bien que la formule d'un concert délivré uniquement par des DJs n'est pas rédhibitoire en soi, je ne suis quand même pas ringard à ce point-là ! Quand j'ai vu les Birdy Nam Nam par exemple, la dimension spectaculaire et visuelle de leur performance était très forte. Et quand vous avez devant vous un Joey Starr et un Kool Shen, les musiciens sont inutiles, nos deux lascars suffisent à faire le show. Avec eux, même les danseurs sont devenus superflus. Enfin, il y a vingt ans, quand je les voyais dans des petites salles, et que leur posse de danseurs les accompagnait, c'était pas mal, mais ces deux-là ont suffisamment d'énergie à revendre pour ne pas avoir besoin de cette distraction. Maintenant peut-être que pour un Bercy, ça meuble quand même un peu l'immensité de la scène.
J'avais déjà renoncé au projet d'aller voir Chinese Man mais le fait que la fille d'une amie âgée de seize ans veuille y assister m'a fichu comme un petit coup de vieux et m'a définitivement dissuadé d'aller y claquer mon billet. Sans regrets.
Chinese Man est un groupe originaire de Marseille, une ville où le port du bleu de Chine est aussi répandu que les glaçons dans le pastis (cf. Moussu T). Constitué de Sly, Zé Mateo et High Ku, Chinese Man vient de sortir son premier véritable album, Racing with the Sun, après deux opus de Groove Sessions qui rassemblaient leurs maxis. Chinese Man s'inscrit dans la veine du global beat, samplant des sons venus du monde entier et les propulsant avec des beats costauds et des basses profondes. Pour ne citer qu'un exemple, les amateurs de musique brésilienne auront peut-être reconnu un échantillon du "Don Quixote" de Luiz Bonfá, tiré de Jacarandá, un de ses albums américains où notre virtuose adoptait la guitare 12 cordes, sur leur titre "Ta Bom", titre auquel participe General Elektriks.
Comme l'écrivait Kalcha dans Vibrations (n°133), "comme beaucoup de choses estampillées made in China, il ne faut peut-être pas trop se demander comment s'est fait, ni combien de temps ça durera". Ou, autrement dit, comme le bobun avec tous ses ingrédients, c'est bon quand c'est frais. A consommer sans attendre.
A défaut de la scène, voici le nouveau clip, "Miss Chang", réalisé par Christian Volckman.
Là, t'es trop fort, man !
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cet album assez curieux de Luiz Bonfa (73), mais à l'écoute de Dom Quichote on se rend compte en effet que les sino-marseillais n'ont pas eu trop à se fatiguer.
Celà dit Miss Chang est sympa à écouter, tiens, je vais demander à ma fille (de 16 ans, rsrsrs) si elle connait ;-) Et en attendant, je partage sur FB.
Abs