mercredi 13 juillet 2011

Larry Graham et Bootsy Collins à Vienne : la vidéo (presque) intégrale des concerts


Avant de se retrouver le 16 à Montreux, Bootsy Collins et Larry Graham, les deux monstres de la basse funk, étaient déjà programmés le même soir, le 9 juillet dernier, dans le cadre du festival Jazz à Vienne. L'affiche de l'année !

Tous deux sont passés par Paris récemment mais nulle trace d'une halte aux alentours dans leur calendrier. Aussi se réjouit-on de cette opportunité par défaut de voir (presque) l'intégralité de leur concert en vidéo. En effet, Arte Live Web a filmé l'événement et nous permet donc de le partager ici. Près de trois heures de funk comme on n'en fait plus, trois heures de funk en folie, menées de main de maître par deux légendes au sommet de leur art.


Faut-il rappeler que le rôle proéminent pris par la basse a fait du funk ce qu'il est ? On dit que c'est l'apparition de la basse électrique a joué un rôle essentiel dans le développement du R&B mais c'est avec le funk que son rôle sort du simple support rythmique pour prendre une nouvelle dimension, plus centrale, plus essentielle. Dans nulle autre musique, un bassiste pourrait être la vedette comme il l'est parfois dans le funk. Même dans le jazz, il ne jouit pas d'un tel prestige.

Larry Graham est celui qui a inventé une technique déterminante, le slap, cette façon de faire claquer les cordes avec le pouce qui enflamme depuis les interventions des bassistes de funk. Une technique si déterminante dans ce qui définit aujourd'hui le funk qu'on pouvait lire il y a quelques années dans Bass Player : "probably the single most important factor in establishing funk as an idiom unto itself was the thumb of Larry Graham". Le pouce de Larry Graham est l'élément essentiel qui a permis au funk de devenir un idiome en soi. C'est au sein de Sly & The Family Stone qu'il met en avant cette technique, l'utilisant pour la première fois sur l'historique "Thank You Fallentin Me Be Mice Elf Agin". Les errements du leader (et cousin) Sly l'incite à monter sa propre formation, Graham Central Station. D'ailleurs, c'est toujours avec ce groupe, nouvelle mouture, qu'il se présente ici.

Tout de blanc vêtu, chapeau, longue tunique et basse compris, toujours avec sa fière moustache, Larry Graham porte beau à soixante-cinq ans. Il esquisse quelques pas de danse et quand il commence à jouer, la température monte de quelques degrés. Sa femme disait il y a une quinzaine d'années : "quand tu l'écoutes, c'est tellement funky que tu transpires instantanément!".


On ne devrait plus présenter Bootsy parce qu'il est une figure légendaire du funk et que tout le monde devrait le connaître. Ou, plutôt, on devrait le présenter, justement parce qu'il est une légende et qu'il faut toujours un MC pour annoncer la gloire d'une légende avant qu'elle ne foule la scène. Alors, Ladies and Gentlemen, voici Bootsy Collins, celui qui à quinze ans tournait et enregistrait "Sex Machine" avec le Godfather of Soul himself. Celui qui a contribué à inventer le P-Funk avec George Clinton au sein de Funkadelic et Parliament. Celui qui est devenu Bootzilla, qui est le leader du Rubber Band et maintenant du New Rubber Band, celui qui est le génie de la space bass. Celui qui a toujours été dans un état proche de l'Ohio (ben d'ailleurs, il est né à Cincinatti), Bootsy ? So nice you name him twice : Bootsy Bootsy !!!

Accompagné d'un groupe de 17 musiciens (17 !), dont Bernie Worrell et Blackbyrd, il nous fait revivre un âge d'or du (P)funk qu'on croyait évanoui. Tout ce beau monde, dont deux autres bassistes, engendre un joyeux bordel mais quand on est passé par les rangs des troupes clintoniennes, comment pourrait-il en être autrement ?


Alors que tant de funkateers éclairés ont raté ça, Vienne pardi !, parmi les 9000 spectateurs de Vienne, une bonne partie d'entre eux semblait visiblement tout ignorer de ces deux légendes, quel dommage. D'autant que Larry Graham et Bootsy semblent toujours autant s'éclater à jouer, prendre un vrai plaisir : ils sont le funk ! Chapeau à nos deux bassistes de légende. Et un grand merci à Arte d'avoir saisi ces instants magiques.

Voici près de trois heures de pur funk. De quoi patienter pendant ces quelques prochains jours de sevrage d'élixir.


Pour tous ceux qui n'y étaient pas, le compte-rendu de la soirée proposé par Funk*U...

8 commentaires:

  1. Olá Dr Funkathus, les vidéos laissent place à deux écrans noirs...

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  2. Chez moi aussi, ça marche du feu de dieu! La température est subitement montée dans le bureau!
    Merci Dr Funkathus!!!

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  3. bonjour

    très franchement, pour avoir été a ce concert et a d'autres de Bootsy, Larry G lui a vraiment volé le show... Je ne sais pas si Bootsy était malade, vexé, ou simplement s'il vieillit, mais il nétait franchement plus a la hauteur, partant de scène tous les trois morceaux, avec un dexuième bassiste en backup omniprésent, et osant même ne pas rester sur scène lorsque son team joue "flashlight"... dommage !

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