vendredi 7 mai 2010

Il y a vingt ans s'éteignait la Divina

Il y a très exactement vingt ans, le 7 mai 1990, s'éteignait celle que les Brésiliens surnommaient A Divina, Elizeth Cardoso, très grande dame de la chanson.

D'elle, on disait à juste titre qu'elle pouvait tout chanter, aussi bien les sambas entraînantes que les chansons sentimentales, qu'on les appelle dor de cotovelo, samba canção ou sambolero...

Si elle est l'interprète, en 1958, de cette borne de la musique brésilienne qu'est l'album Canção do Amor Demais, écrit et composé par Vinicius et Tom Jobim, que nous évoquions récemment ici même, Elizeth Cardoso a enregistré beaucoup de disques où, comme il était de rigueur à cette époque, on confiait à un "maestro" le soin de diriger un véritable orchestre, cordes et tout le toutim. Alors que souvent ce type d'arrangement semblait reléguer l'émotion derrière un paravent orchestral, il n'en est rien avec Elizeth Cardoso. Même avec ce genre d'accompagnement encombrant, elle parvenait encore à être bouleversante. Même si elle est à l'aise sur des tempos enjoués, Elizeth est une grande tragédienne. Comme chez son pendant masculin Orlando Silva, la sobriété était rarement de mise dans ses interprétations, rarement dans son registre.

Ici, sur ce "Derradeira Primavera" où, pour une fois, les arrangements soutiennent à merveille sa voix, elle est tout simplement sublime.

Elizeth Cardoso, "Derradeira Primavera", Momento de Amor (1968)







Rendez-vous ici même, le 16 juillet, jour où Elizeth aurait eu 90 ans, pour un hommage appuyé à cette grande dame.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire