Janelle Monáe est une mignonne petite bonne femme, bien péchue, portant costume et nœud-pap', coiffée d'une incroyable pompadour (une banane, quoi) qui nous balance une bonne dose de funk, avec des vrais morceaux de cuivres dedans. Le tout accompagné de sa nouvelle danse, le Tightrope, ça vous dit ?
L'essayer, c'est l'adopter, voilà ce que je vous dis. Addictif, ce "Tightrope" !
The ArchAndroid, le nouvel album de Janelle Monáe, sort le 18. Mais, cela fait déjà deux ans que Barack Obama, himself, lui a déclaré sa flamme sur sa page MySpace : "Bonjour Janelle Monae. Certains de mes assistants de campagne m'ont introduit à votre art. Je suis très impressionné par votre style empreint de soul et si futuristique qui mélange du Sam Cooke avec du Judy Garland. Je suis captivé par votre don époustoufflant qui vous permet d'aborder des problèmes complexes avec une telle symbolique. Et je trouve le message que vous véhiculez à la fois fort et divertissant. Je vous souhaite le meilleur". Pareil éloge venant du cool President (qui ne l'était pas encore à l'époque), ça vous pose un artiste.
Peut-être que ça s'appelle encore du R&B. Du R&B alternatif, ça existe ? Le projet a l'air en tout cas suffisamment aventureux pour éveiller notre curiosité. Des invités qui apportent leur caution, Big Boi ou Saul Williams ou, plus étonnant, le groupe Of Montreal...
Sur son site, elle définit son album ainsi : "Musically, The ArchAndroid is an epic James Bond film in outer space. In terms of influences it’s just all the things I love— scores for films like Goldfinger mixed with albums I adore such as Stevie’s Music of my Mind, David Bowie’s Ziggy Stardust, and jamming experimental hip hop stuff like Stankonia". Ajoutez à cela un peu de jazz, de rock, de folk même et, au moins sur "Tightrope" du funk bien sûr.
Sur son site, elle définit son album ainsi : "Musically, The ArchAndroid is an epic James Bond film in outer space. In terms of influences it’s just all the things I love— scores for films like Goldfinger mixed with albums I adore such as Stevie’s Music of my Mind, David Bowie’s Ziggy Stardust, and jamming experimental hip hop stuff like Stankonia". Ajoutez à cela un peu de jazz, de rock, de folk même et, au moins sur "Tightrope" du funk bien sûr.
La diversité musicale vient se greffer sur un scénario très sci-fi. The ArchAndroid raconte la suite des aventures de Cindi Mayweather, personnage qui apparaissait déjà sur son EP Metropolis. Cette fois-ci, son héroïne "has been sent to free the citizens of Metropolis from the Great Divide, a secret society using time travel to suppress freedom and love throughout the ages. It’s said that when the ArchAndroid returns, it will mean freedom for the android community. Cindi Mayweather realizes that she is indeed the ArchAndroid", raconte Janelle Monáe. Du très classique, quoi. Après Cibelle et son récent Las Vênus Resort Palace Hotel, cela redeviendrait-il tendance de partir dans des trips SF ? Après, c'est une autre paire de manche de transcender ça par une verve lexicale clintonienne...
Assez de blabla, que cela ne nous fasse pas perdre de vue l'essentiel, la vidéo. Elle privilégie la simplicité : ça danse le "Tightrope" et ça suffit à notre plaisir. Comme le rappelait Kenny Ortega, le metteur en scène de Michael Jackson, celui-ci souhaitait toujours le moins d'artifice possible dans la façon dont il était filmé. Il exigeait un plan large pour que l'on voit la performance du danseur sans tricherie. Une leçon retenue ici par Janelle Monáe. Jusque dans le choix des chaussures en noir et blanc pour mieux voir les pas.
Pour ceux qui souhaiteraient apprendre à danser le Tightrope, un petit tutorial proposé par la danseuse Ladia Yates (que l'on voit dans le clip), ici... Mais c'est vaguement penaud que je vous avouerai n'avoir pas encore commencé à le pratiquer, je me contente encore de gesticuler en rythme dès que je l'écoute...
L'Amérique de Barack Obama est parfois présentée comme post-raciale, à tort, une vision à mille lieues de la réalité. Certes, le Président de la République est noir, ou plus exactement métis, mais les clivages raciaux et les préjugés ne se sont pas évaporés d'un coup de baguette magique, quand bien même ce coup de baguette serait une élection présidentielle. Passer outre ces clivages est un véritable exercice de funambule. On avance sur une corde raide, sur une tightrope. Doit-on interpréter comme une métaphore de la société américaine contemporaine ce titre de Janelle Monáe ? Le tightrope est une danse mais symbolise aussi l'exercice délicat de qui veut balayer les stéréotypes et brouiller les cartes, un équilibre instable menacé à chaque pas d'une chute... A l'image de la démarche de Janelle qui embrasse tous les styles, indifféremment aux cloisonnements raciaux. Il ne s'agit plus de crossover à la grand-papa, ni d'une manœuvre bassement mercantile, mais de liberté artistique, la liberté de tout pouvoir s'approprier. Qui plus est avec brio.
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