Dans le dernier numéro des Inrockuptibles (n° 739, 27 janvier 2010), Léon Mercadet a réalisé un entretien avec Anne Lescot, anthropologue et réalisatrice de documentaires sur Haïti et le vaudou (que l'on devrait écrire vodou, si on ne le francisait pas), notamment Des Hommes et des Dieux. Elle y revient sur le sort qui doit être réservé aux morts.
Anne Lescot : "Pas de vie sans mort, pas de mort sans vie. Sans sépulture correcte, les morts reviennent. Ils apparaissent dans les rêves, provoquent des maladies, des accidents, ils envoient des signes, que le houngan interprète. Après le décès, on fait une neuvaine : on veille le mort pendant neuf jours, on accueille les amis, on nourrit les lwas. Puis on sort le cercueil pour le promener dans la ville. On le fait tourner dans les carrefours pour lui faire perdre son chemin, qu'il ne puisse pas retrouver le lieu où il est mort."
Photo de Maggie Steber : "Cercueil, quartier de Bel-Air, Port-au-Prince" (1987), extraite de son livre Danser sur un volcan
Interrogée sur la situation actuelle, comment font les gens après le tremblement de terre, "enterrés à la va-vite, ces morts délaissés vont-il hanter la ville, elle répond :
"Si vous étiez à Haïti aujourd'hui, vous verriez des choses qu'on ne montre pas à la télé. Beaucoup de gens ont quitté Port-au-Prince avec leurs morts sur le dos vers la campagne pour y pratiquer les rites. Il y a aussi des messes immenses, avec plusieurs centaines de personnes, des cérémonies collectives où les curés invoquent les lwas... un tas de curés et de houngans autour des fosses communes. (...) On parle de 'messe', de 'curés', mais vous ne tarderiez pas à découvrir que sous le masque du curé, il y a le houngan ! Sans compter les hybrides, à mi-chemin du prêtre et du houngan, qu'on appelle les 'pères-savane' ".
Et que demande-t-on aux lwas ces jours-ci ?
" 'Aidez-nous. Donnez-nous un délai'. Nous leur disons qu'en ce moment c'est impossible d'observer les rites, vu les circonstances exceptionnelles, mais que les morts et les lwas patientent six mois, nous les ferons plus tard. Pas de souci : les lwas sont compréhensifs, indulgents, tolérants. Tout le vodou est une religion de tolérance. Si un croyant est trop pauvre pour acheter un cochon noir et le sacrifier, il fait une petite action de grâces, demande un délai aux lwas, ça s'arrangera. Après le séisme, il faut prier les lwas, ils comprendront. Je fais confiance à la débrouillardise des Haïtiens pour trouver... de petits arrangements avec les morts."
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