Le 15 mai 1981, il y a trente ans jour pour jour, nous recevions le magnétoscope que mes parents avaient commandé quelques semaines plus tôt, probablement à la CAMIF. A l'époque, ce genre d'engin coûtait réellement une fortune et je suis rétrospectivement étonné qu'ils aient fait un tel achat car ce n'est qu'un an plus tôt que nous avions remplacé la vieille télé en noir et blanc par une couleur. Et si je m'en souviens si précisément de cette date c'est parce que le soir-même, j'étais avec mon frère au Parc des Princes, pour un France-Brésil amical.
Le magnétoscope fut donc étrenné en enregistrant ce France-Brésil, afin de revoir à volonté les belles actions, les buts. C'était également le premier match de l'équipe de France auquel j'assistais et le long trajet en métro sur le chemin du retour jusqu'à notre XXe arrondissement fut légèrement morose de la défaite sans appel encaissée ce soir-là. Cela gâchait aussi un peu les revisionnages du match que nous nous imposions cependant.
Pourtant quel festival ! Si Platini était absent ce soir-là, en face il y avait Zico et Sócrates. Sans oublier, au milieu l'énorme Cerezo, ou Junior, arrière qu'on retrouvait souvent aux avants postes, Eder, ailier gauche à frappe de mule, ou Reinaldo, subtil avant-centre. En revoyant les images, je redécouvrais également un nom que j'avais complètement oublié, Paulo Isidoro, excellent volante. Si les Bleus de Michel Hidalgo allaient nous régaler d'un football de rêve au Mondial de 1982, avec ses trois numéros 10 au milieu de terrain, ce soir du 15 mai 1981, ils ont reçu une belle leçon de football avec un Brésil qui jouait encore à la brésilienne.
On retiendra la superbe offrande de Sócrates à Zico sur le premier but, et la réciproque sur le troisième, avec cette magnifique "louche" de Zico qui lance Sócrates dans le dos de la défense. Entretemps, Reinaldo avait doublé la mise sur un centre d'Eder décalé par Junior. Didier Six avait sauvé l'honneur en toute fin de match, avant de se faire expulser bêtement.
Quelques années plus tard, sur ce même terrain, Raí, le petit frère de Socratès, allait lui aussi faire la misère à l'équipe de France avant d'enflammer le Parc des Princes sous le maillot du PSG. Depuis ce "baptème" de 1981, je n'ai assisté qu'à un seul autre match du Brésil dans un stade. C'était à la Mosson, pour un match amical contre l'Algérie : je voulais voir au moins une fois Ronaldinho en vrai, ne fréquentant plus le Parc depuis belle lurette à l'époque où lui aussi jouait au PSG.
Vous pouvez voir tous les buts du match sur le site de l'INA, voire même les dix premières minutes gratuitement et l'intégralité du match moyennant finances... Voici déjà le troisième but, signé Socratès.
joli lob !
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